L’obésité est-elle une maladie ?

Publié le Samedi 4 février 2012 par Chantal

De nombreuses études scientifiques ont mis en lumière chez les personnes obèses ou en surpoids, des anomalies et des dysfonctionnements dans leur biochimie cellulaire. L’hérédité dans la propension à prendre du poids et à conserver les graisses excédentaires est avérée. Ces découvertes offrent des pistes intéressantes pour la recherche et le développement de nouveaux traitements anti-kilos. 

Dans une étude publiée dans le très sérieux journal scientifique Cell Metabolism, des chercheurs de l’Université de Monash (Australie) ont révélé que la résistance à la leptine, une hormone, constitue l’un des facteurs-clé dans l’apparition de l’obésité. L’organisme produit la leptine en réaction à l’augmentation des dépôts graisseux. Par son action sur une région du cerveau appelée l’hypothalamus, la leptine transmet l’ordre à l’organisme d’accroître ses dépenses caloriques (bouger plus) et de réduire l’absorption de calories (manger moins) : elle joue donc un rôle fondamental dans le maintien d’un poids corporel sain. Malheureusement, les chercheurs ont démontré que le surpoids provoque une résistance à la leptine. Deux ou trois protéines, régulatrices de la cellule, en seraient à l’origine. En bloquant l’action de ces protéines, on redonne son pouvoir régulateur à la leptine empêchant la prise de poids liée à la surconsommation de graisses.

Des chercheurs de l’Institut Karolinska en Suède ont découvert quant à eux, un lien entre les dysfonctionnements des cellules graisseuses de l’organisme et l’obésité, le diabète et certaines anomalies des lipides sanguins. Leur étude, publiée dans la prestigieuse revue Nature, montre que les cellules adipeuses des personnes en surcharge pondérale ont une capacité accrue à stocker les graisses et une capacité plus réduite à s’en débarrasser. En d’autres termes, la surcharge pondérale détraque le métabolisme des graisses : plus il y a de graisses, moins il est facile de s’en débarrasser ! Les chercheurs ont analysé des échantillons de graisse prélevés sur une centaine de personnes de poids très différents. En mesurant l’âge des graisses stockées grâce au carbone-14 (radioactif) qu’elles contiennent, ils ont pu déterminer que chez les individus minces, les graisses sont renouvelées en moyenne 6 fois pendant les dix années de vie d’une cellule graisseuse. En revanche, chez les personnes obèses et chez les personnes au stade préliminaire du diabète (en état de résistance à l’insuline), les cellules graisseuses ne sont pas capables de se débarrasser des graisses. Les résultats étaient similaires en ce qui concerne les personnes souffrant d’hyperlipidémie, une maladie congénitale répandue caractérisée par un taux élevé de lipides dans le sang (cholestérol et les triglycérides), qui est souvent à l’origine de maladies coronariennes. Chez ces personnes, le stockage et le déstockage des graisses par les cellules graisseuses sont inhibés, ce qui aurait pour conséquence des concentrations croissantes de triglycérides et de cholestérol dans le sang.

Enfin, diverses études scientifiques ont exploré les anomalies au niveau de la structure des gènes, qui sont à l’origine de dérèglements du poids et de l’apparition de l’obésité et du diabète de type 2 notamment. Une meilleure compréhension des « erreurs » génétiques réversibles permettra de réaliser des avancées importantes en matière de traitement de l’obésité.

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