Le surpoids, un phénomène inflammatoire ?

Publié le Mardi 24 janvier 2012 par Chantal

On le savait déjà : la cellulite peut dans certains cas être inflammatoire. Mais qui aurait pensé qu’un processus similaire pouvait également toucher les accumulations de graisse corporelle en provoquant une prise de poids boule-de-neige ? En cause : les polluants qu’elles renferment…

Une infection bactérienne résultant d’une coupure, d’une plaie chirurgicale, d’une brûlure ou d’une morsure d’insecte par exemple, peut provoquer une inflammation des tissus conjonctifs sous-cutanés et entraîner la constitution de cellulite dite « infectieuse » à caractère parfois très douloureux. Contrairement aux problèmes banals de « peau d’orange », cette forme de cellulite se soigne par la prise d’antibiotiques et de médicaments anti-inflammatoires et peut présenter certaines complications (infections polymicrobiennes, résistance aux traitements). Plus récemment, certaines études ont permis de mettre en évidence un phénomène inflammatoire similaire au niveau des accumulations de tissus adipeux du ventre et d’autres parties du corps. Ces graisses provoqueraient une réaction de rejet de l’organisme, comme si elles constituaient un corps étranger. Concrètement, que se passe-t-il? Les globules blancs associent ces amas de graisse à une menace bactérienne ou virale, se concentrent autour d’eux et les « attaquent », provoquant une inflammation locale et une fibrose de ces tissus adipeux (durcissement) ce qui les rend encore plus difficiles à déloger.

Ce qui pourrait expliquer ce phénomène selon certains scientifiques serait la présence dans nos cellules adipeuses de diverses substances toxiques, principalement les polluants chimiques comme les pesticides, les retardateurs de flamme et les PCB (polychlorobiphényles). La caractéristique commune de tous ces produits est qu’ils sont solubles dans les graisses. Notre alimentation (surtout d’origine animale) serait la première source d’exposition mais il en existe d’autres comme certains plastiques alimentaires ou certains revêtements d’intérieur (peintures, laques et autres vernis industriels). En outre, ces substances potentiellement cancérigènes s’associent pour former des cocktails chimiques dont les effets à long-terme sont encore actuellement méconnus.

La réaction immunitaire de l’organisme aurait donc pour effet de « fixer » les graisses. Parrallèlement, tout en agissant sur les amas graisseux, les globules blancs envoient au cerveau des signaux pour le prévenir qu’il y a une « invasion ». Or, dans ces signaux figure un ordre aux tissus musculaires de se « laisser digérer ». En effet, dans une situation d’infection, de blessure ou d’autre attaque grave, l’organisme doit mobiliser un maximum de ressources pour produire des globules blancs et des anticorps. Parmi les stratégies auxquelles il a recours, il y a la décomposition de muscle pour libérer les acides aminés essentiels aux réponses immunitaires et à la cicatrisation. Ainsi, lorsqu’on est cloué au lit par une mauvaise grippe, l’on perdrait inévitablement un peu de muscle qui sera cependant reconstitué rapidement lors de la convalescence.

Mais dans le cas d’une surcharge pondérale et surtout si celle-ci est importante (obésité), l’inflammation des tissus adipeux peut devenir chronique. L’accumulation de graisse provoque alors une lente et constante érosion musculaire. Or, ce sont nos muscles qui dépensent des calories (même au repos). Si les calories ne sont pas brûlées, elles sont stockées sous forme de graisses… qui provoqueront une nouvelle inflammation et ainsi de suite. Le problème du surpoids ne peut donc être maîtrisé que si l’inflammation des tissus adipeux est freinée. Pour cela, certains nutrithérapeutes préconisent de privilégier les aliments riches en nutriments anti-inflammatoires.

 

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