Archive for the ‘Tour des Livres’ Category
Pierre Pallardy « Et si ça venait du ventre » (Robert Laffont)
D’après cet ostéopathe et diététicien français, le ventre est un second cerveau et son rôle est essentiel pour reconquérir forme, santé et bien-être. Il n’hésite pas à affirmer que nous pensons avec le ventre et propose une méthode originale pour en prendre soin : la gymnastique des deux cerveaux…
Sa théorie s’inspire notamment des recherches en ‘neurogastro-entérologie’ du professeur Mickael D. Gershon, auteur du livre « The second brain » (le deuxième cerveau) et spécialiste d’anatomie et de biologie cellulaire de l’Université de Columbia aux États-Unis. D’après Pierre Pallardy, « Notre ventre est un cerveau à part entière, communiquant en permanence avec le cerveau supérieur, produisant non seulement la quasi-totalité de nos cellules immunitaires mais un grand nombre de neurotransmetteurs et de molécules comme la sérotonine, arbitre secret de nos états d’âme ». D’après lui, les travaux récents du professeur Gershon démontrent sans conteste que notre ventre régit en partie nos émotions et garantit notre santé. Celle-ci dépendrait avant tout d’un bon équilibre entre nos deux cerveaux reliés par le nerf vague. « De là à affirmer qu’on pense avec le ventre, il n’y a qu’un petit pas. Je n’hésite pas à le franchir », ajoute-t-il.
L’auteur propose une méthode, « la gymnastique des deux cerveaux » pour soigner et surveiller le bon fonctionnement du ventre et se protéger des risques majeurs liés au mode de vie moderne: fatigue, insomnie, problèmes sexuels mais aussi, prise de poids et cellulite. « Les principaux responsables des kilos superflus qui empoisonnent la vie de tant de femmes, d’hommes et d’enfants, et dont on a tant de mal à se débarrasser, sont rassemblés au niveau du ventre ». D’après l’auteur ce sont les dérèglements du système nerveux provoqués par le stress, les émotions et les frustrations diverses qui génèrent des comportements alimentaires anarchiques responsables de la prise de poids : boulimie, grignotage, fringale, manger trop riche, trop gras, trop sucré… « Le ventre souffre, ballonne, est l’objet de spasmes, élimine mal et accumule des réserves allant se loger un peu partout dans le corps ». Pour lui, « la cellulite naît dans le ventre… le seul moyen de la faire disparaître, ou de diminuer le volume des amas graisseux qui infiltrent le tissu conjonctif, c’est de rendre la santé au ventre et en même temps, de détendre le premier cerveau ».
La gymnastique des deux cerveaux est basée sur une succession de mouvements imaginaires mise au point par l’auteur. Ces mouvements sont basés sur les gestes naturels, quotidiens et oubliés de la vie à la campagne comme couper du bois, tirer de l’eau d’un puits, tirer des cordes, enfoncer des piquets, pousser, tirer, écarter ou soulever des charges lourdes ». D’après l’auteur, autrefois, ces actions physiques contribuaient à éliminer stress et agressivité, à effacer l’angoisse, à calmer le système nerveux central. Cette saine fatigue entraînait un mieux-être psychologique ». Gérard Depardieu aurait exécuté cette gymnastique cérébrale avec l’auteur sur le plateau de Canal+ et reconnu avoir ressenti aussitôt ses effets bénéfiques… Le tennisman Jérôme Golmard aurait, quant à lui, guéri ses problèmes de dos et de concentration en pratiquant cette gymnastique plusieurs semaines d’affilée avant de l’adopter définitivement… Les résultats en matière de perte de poids seraient tout aussi spectaculaires…
« Maigrir sans régime », Dr Jean-Philippe Zermati
Plus on fait de régimes, plus on grossit, d’après ce nutritionniste et thérapeute comportementaliste, qui propose un modèle biopsychosensoriel pour réduire naturellement la consommation de calories. L’objectif est de corriger des schémas de pensée erronés et les comportements alimentaires qui en découlent.
« Il est possible d’obtenir une réduction calorique sans imposer une restriction cognitive. Ce qui revient, en termes plus simples, à affirmer qu’il est possible de manger moins sans faire de régime », affirme le Dr Zermati. L’état de restriction cognitive c’est « un état de mauvaise conscience alimentaire, se traduisant par une forme de vigilance constante sur sa manière de manger et une inquiétude diffuse… le mangeur moderne éprouve ainsi continuellement le sentiment de transgresser des règles alimentaires que, dans le même temps, il admet être dans l’incapacité de définir clairement ».
Il n’est pas rare, lors d’un régime, d’observer des pratiques alimentaires en rupture avec les usages et qui constituent de véritables troubles du comportement alimentaire. « Il s’agit de stratégies destinées à éviter la confrontation avec les aliments que l’on redoute. Elles consistent à refuser de partager la nourriture des autres convives, parfois au sein de sa propre famille (marginalisation) et peuvent aller jusqu’à refuser de se rendre à des invitations par crainte de devoir transgresser ses règles diététiques (désocialisation) ».
L’auteur s’attaque à l’inconstance scientifique et aux théories à la base des divers régimes qui se contredisent selon lui: théorie protidique, théorie glucidique, théorie lipidique, théorie des combinaisons (associations ou dissociations). Pour lui, quelle que soit la nature de l’alimentation consommée en excès, elle conduit à stocker cet excès sous forme de graisses. Le seul message valable : réduire les graisses permet de réduire l’apport calorique de l’alimentation et donc, de maigrir et de maintenir son poids. Pour l’auteur, l’essentiel est de manger quand on a faim, de ne pas confondre faim et envie, et de reconnaître le moment de rassasiement.
Pour contrer les émotions et pensées négatives qui peuvent découler d’un excès pondéral, la seule véritable solution serait d’apprendre à s’assumer. Cela ne signifie pas qu’il faille se résigner face au problème de poids. Le raisonnement qu’il tente de nous faire suivre est le suivant :
- je m’assume et mon poids ne me plait pas
- j’essaie de maigrir en mangeant selon ma faim
- je maigris car je suis au-dessus de mon poids d’équilibre, je m’assume et je me plais
OU
- je ne maigris pas (ou pas assez) car je me trouve déjà à mon poids d’équilibre, je m’assume mais je ne me plais toujours pas, et je l’accepte.
« Il arrive que certains de mes patients refusent cette vérité. Et n’acceptent pas ce poids ». Il conclut: « S’assumer, c’est tenter de se regarder avec toute l’objectivité dont on est capable et réussir à porter un jugement sur ses compétences ou ses incompétences physiques, intellectuelles, psychologiques, sociales… C’est prendre acte de nos forces et de nos faiblesses, de ce que la nature nous a donné et de ce que l’existence nous a apporté… rien ne dit que les cartes que nous avons en main nous conviendront. Cependant ce sont les nôtres, nous n’en avons pas d’autres. Et c’est avec elles que nous devrons essayer de faire le plus de plis possible »
Dr Jean-Philippe Zermati, « Maigrir sans régime » (Odile Jacob)
« Les 100 mots de la diététique et de la nutrition », Florence Pujol
Calories, protéines, glucides, lipides, métabolisme et mécanismes de prise et de perte de poids… Tout cela n’aura plus de secrets pour vous ! Ce livre court et facile à lire prend aussi le pouls alimentaire de notre époque, décortiquant nos comportements et croyances erronées. Intéressant: le décodage de l’étiquetage des aliments achetés en grande surface.
« Grignoter, c’est pécher ? Où s’arrête le plaisir ? Où commence la compensation pathologique ? Décidément, manger s’avère risqué, un condensé de toutes nos peurs : peur de grossir ou de ne pas maigrir, peur d’avoir faim, peur d’être intoxiqué, peur du cancer, peur de ne pas être comme les autres, peur de ne pas finir son assiette comme on nous l’a appris… Se nourrir serait un acte élémentaire. Pourquoi, alors, est-ce si compliqué ? » se demande la diététicienne et nutritionniste Florence Pujol, qui n’hésite pas à bousculer nos principes et nos idées reçues. Mais son ouvrage est avant tout une mine d’informations pratiques et utiles : il met en lumière le fonctionnement de l’organisme humain, ses besoins et ses dépenses nutritionnels. Un chapitre est consacré plus spécifiquement au comportement alimentaire, un autre aux questions de poids et aux régimes. Masse adipeuse, masse corporelle, norme pondérale, perte et prise de poids, poids idéal, mécanismes hormonaux, équilibres et déséquilibres nutritionnels… tous les méandres de la diététique y sont explorés et expliqués.
La corrélation entre alimentation et santé est présentée sous un angle nouveau:
« Pourquoi l’injustice de la maladie ? Les victimes sont-elles responsables ? Les diabétiques auraient-ils dû consommer moins de sucre ? Les cardiaques, moins de graisses ? Si oui, pourquoi même des sportifs en pleine forme, non fumeurs et s’alimentant de façon équilibrée tombent-ils malades eux aussi ? Parce que notre santé ne dépend pas seulement de ce que nous mangeons. ».
L’auteure décrypte aussi les informations présentées sur les emballages des aliments vendus en grande surface que nous achetons au quotidien. Elle met au pilori les croyances infondées et relativise les menaces que nous associons à certains aliments. Plaisir gustatif et gourmandise ne sont nullement nos ennemis, d’après Florence Pujol, pourvu que l’on soit attentif aux sensations et signaux de faim et de satiété. « A la recherche d’un plaisir gustatif, le gourmand est prêt à tout pour optimiser son bonheur alimentaire… y compris à attendre d’avoir faim : cette sensation corporelle stimule les bourgeons du goût et la reconnaissance des saveurs sucrées, salées, amères, acides et astringentes ». L’ultime objectif de l’auteure est, en somme, de réconcilier le lecteur avec la nourriture et de lui permettre de retrouver ce qu’elle appelle la « sérénité nutritionnelle ».
« Les 100 mots de la diététique et de la nutrition » Florence Pujol (PUF)