Quelles sont les causes de l’épidémie d’obésité ?

Publié le Mercredi 1 février 2012 par Chantal

La maladie et l’hérédité génétique sont à l’origine de certains cas d’obésité, mais la majorité s’explique par une mauvaise alimentation couplée à l’inactivité physique. En ligne de mire : la publicité et les pratiques de marketing de l’industrie agro-alimentaire. L’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) met l’accent sur le rôle crucial de la famille, de l’école et des pouvoirs publics pour combattre un phénomène planétaire en progression.

En 2004, l’O.M.S. a adopté une Stratégie Mondiale pour l’Alimentation, l’Exercice Physique et la Santé, dans laquelle ses pays membres reconnaissaient que, « les déterminants des maladies non transmissibles sont en grande partie les mêmes dans tous les pays pour lesquels on dispose de données. Il s’agit d’une forte consommation d’aliments très caloriques, mais pauvres en nutriments et riches en graisses, en sucre et en sel ; d’une diminution de l’exercice physique pratiqué à la maison, à l’école, au travail ou à des fins de loisir ou de transport ; et de la consommation de tabac », tout en mettant l’accent sur le fait que « La mauvaise alimentation, la sédentarité et les déséquilibres énergétiques des enfants et des adolescents sont particulièrement préoccupants ».

Environ deux tiers des adultes d’Europe occidentale ne font pas suffisamment d’exercice physique et ont une alimentation caractérisée par une densité énergétique trop élevée et un pouvoir rassasiant trop bas, selon l’O.M.S. Même les pays méditerranéens rejoignent la tendance car les plus jeunes se détournent de l’alimentation traditionnelle à base de fruits et de légumes, de poisson et d’huiles végétales saines. L’allaitement maternel qui permet de prévenir l’obésité est souvent délaissé au profit de produits commerciaux pour nourrissons. Les enfants qui sont particulièrement vulnérables et influençables sont de plus en plus ciblés par les professionnels du marketing et de la publicité de l’industrie agro-alimentaire. Leur exposition au matraquage publicitaire notamment via la télévision, échappe souvent au contrôle parental. En offrant des portions toujours plus grandes à prix cassés, les chaînes de restauration rapide les poussent à la surconsommation de nourriture grasse et sucrée.

Le passage à la vie professionnelle s’accompagne souvent aussi de changements de style de vie propices à la prise de poids. La plupart des métiers sont sédentaires et le stress et la surcharge de travail peuvent augmenter la tendance à consommer de la restauration rapide, des snacks et autres barres chocolatées à haute densité calorique. Par ailleurs, les politiques agricoles des états ont joué un rôle non négligeable dans l’évolution des pratiques alimentaires malsaines, en favorisant la baisse des prix des produits riches en graisses et en sucres, et des produits d’origine animale, notamment. Il apparaît également que les personnes issues de milieux socio-économiques défavorisés sont plus vulnérables, les restrictions d’ordre financier les empêchant parfois de faire les meilleurs choix en matière d’alimentation et de style de vie. Beaucoup ne possèdent pas les connaissances élémentaires en matière de nutrition ou de diététique et l’information contenue sur les emballages des produits préparés est souvent incomplète et trompeuse (le meilleur exemple étant celui des produits de régime « 0 % de matières grasses » qui sont parfois bourrés de sucres).

D’après l’O.M.S., la famille, l’école et même le jardin d’enfants peuvent jouer un rôle important dans la transmission d’habitudes de vie plus saines. Les pouvoirs publics ont également une part de responsabilité importante. Dans divers pays, ils ont déjà commencé à imposer aux écoles des directives strictes pour l’élaboration des menus des cantines scolaires ainsi qu’en ce qui concerne le contenu des distributeurs automatiques situés à l’intérieur et aux alentours des établissements scolaires.

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