Calories

Selon Allen Carr, les régimes ne fonctionnent pas. Pour maigrir, il faut changer radicalement nos habitudes alimentaires. Nos choix et nos goûts seraient le résultat d’un lavage de cerveau. Seul le retour à une nourriture plus naturelle et instinctive permettrait de retrouver notre poids idéal et de le conserver. Le déconditionnement alimentaire proposé conduirait naturellement vers le végétarisme. 

D’après cet ancien expert-comptable anglais devenu auteur à succès, si un seul des milliers de régimes existants était vraiment efficace, cela se saurait car il supprimerait tout marché à tous les autres régimes ! Les régimes ne fonctionnent pas parce qu’ils sont restrictifs : la personne qui suit un régime a faim en permanence et devient « obsédée » par la nourriture. Son esprit est dominé par la pensée du prochain repas. À chaque dérive elle culpabilise. Et une fois le régime terminé, les kilos reviennent au grand galop… Allen Carr présente sa méthode amaigrissante dans les termes suivants : « Vous pouvez manger à volonté vos aliments favoris, aussi souvent que vous le voulez en pesant exactement le poids que vous voulez, sans faire de régime ou d’exercice particulier, sans volonté particulière, sans aucun gadget particulier et sans vous sentir privé ou brimé ». En réalité, cette affirmation repose sur l’hypothèse d’un total déconditionnement alimentaire par le retour à une alimentation naturelle et instinctive. Allen Carr se réfère au monde animal, où il n’existe pas d’obèses, hormis parmi les espèces qui, comme les phoques ou les hippopotames, ont par nécessité des réserves de graisse importantes. Selon lui, le retour à une alimentation plus proche de la nature nous permettrait, à l’exemple des autres espèces vivantes, de ne plus avoir de problèmes de poids.

Ainsi, ce serait par un conditionnement artificiel que nous aimons des aliments tels les huitres, les escargots, les cuisses de grenouilles ou le caviar, dont le goût ne devrait pas nécessairement nous attirer … Les condiments ou la préparation de ces aliments nous pousseraient à les apprécier: une sauce à l’ail, par exemple, dont la saveur et l’odeur sont très prononcées, permettrait de camoufler un goût naturel peu attirant. Serions-nous capables de manger un gros vers de terre juteux sans vomir ? Pourtant de nombreux animaux et des millions d’être humains considèrent les vers et les larves comme un régal. D’après Allen Carr, « la vérité, c’est que les mets qui ont le meilleur goût sont aussi les meilleurs pour vous et ceux qui vous permettront de rester de façon permanente au poids que vous souhaitez ». La plupart des repas que nous faisons ne seraient pas le résultat d’un choix mais d’un conditionnement provoqué entre autres par le matraquage publicitaire.

La consommation de viande serait également le résultat d’un conditionnement. D’après Allen Carr, « les bienfaits apportés par la viande sont à peu près nuls et largement surpassés par les inconvénients ». Nous ne serions pas équipés physiquement pour manger de la viande : notre dentition, les secrétions de notre estomac et notre intestin trop long seraient inadaptés à la consommation de la chair animale, quelle qu’en soit l’origine. Par ailleurs, nous ne serions pas équipés émotionnellement pour consommer de la viande. Sur ce point, il cite un ami qui lui a dit un jour: « Donnez une pomme et un lapin à un enfant. S’il mange le lapin et joue avec la pomme, je vous paie une voiture ». Et Allen Carr de conclure « La vérité, c’est que beaucoup d’entre nous ne consommeraient pas de viande s’ils devaient abattre leurs animaux de leurs propres mains ».

Le déconditionnement alimentaire proposé par l’auteur mènerait peu à peu au végétarisme, voire au végétalisme (car le lait et les laitages sont également déconseillés). D’instinct, on n’aurait plus « envie » d’autre chose que des fruits et des légumes. Mais il ne faut pas être fanatique, ajoute Allen Carr (heureusement !) : il est autorisé, de temps à autre, de manger un peu de viande, de poisson et de produits laitiers.