S’attaquer aux pensées irrationnelles pour maigrir
Les émotions et les pensées brouilleraient la perception des sensations de faim et de satiété et nous pousseraient à manger trop, selon le Dr Jean-Philippe Zermati, qui propose un étrange exercice de substitution alimentaire pour retrouver la clé du contrôle du poids.
Pour ce nutritionniste et psychothérapeute, plus on fait de régimes, plus on grossit. L’état de mauvaise conscience alimentaire se traduirait par une forme de vigilance accrue sur sa manière de manger et une inquiétude diffuse : « le mangeur moderne éprouve ainsi continuellement le sentiment de transgresser des règles alimentaires que, dans le même temps, il admet être dans l’incapacité de définir clairement ».
Des schémas de pensée tels que « je dois manger beaucoup d’aliments autorisés pour ne pas avoir envie de manger des aliments interdits » ou « si je consomme un aliment interdit, je dois en manger beaucoup car je n’y aurai plus droit par la suite » poussent finalement à manger au-delà de ses besoins et brouillent la perception des sensations alimentaires. D’autres processus cognitifs ont le même résultat : la peur de manquer des aliments interdits ou de succomber à ses envies, la peur de la faim, la lutte constante contre ses envies de manger qui génère frustrations et sentiments de culpabilité. D’après le Dr Zermati, le mangeur finit par consommer de grandes quantités de tous les aliments. La consommation d’aliments n’est plus guidée par ses besoins alimentaires, mais par des processus cognitifs et des émotions. Peu à peu, les sensations du besoin alimentaire réel s’estompent et finissent par disparaître.
Pour retrouver la sensation de satiété, véritable clé du contrôle du poids, il propose un exercice de substitution alimentaire. Pour commencer, il faut choisir un aliment « interdit », très calorique: des gâteaux, par exemple. Ensuite, après en avoir acheté autant qu’on veut pouvoir en manger en une journée, il faut observer le programme suivant pendant quatre jours au moins:
- supprimer le déjeuner
- le remplacer tous les jours par un repas de gâteaux à volonté
- s’arrêter de manger quand on est rassasié
- remanger des gâteaux l’après-midi, en cas de faim seulement
- au dîner, régler la taille et la composition du repas en fonction de la faim et de la satiété
- se peser le premier et le dernier jour de l’expérience
L’aliment interdit peut aussi être du chocolat, des charcuteries, des tartes salées, mais il ne faut pas en changer pendant toute la durée de l’expérience. Il faut en acheter la même quantité chaque jour, même si on ne mange pas tout. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, le résultat n’est pas une explosion du poids affiché par la balance. Au dîner, la tendance sera de manger des salades et des crudités, non parce qu’elles font maigrir, mais parce que la personne qui effectue cet exercice en aura tout simplement une furieuse envie… !